LE DÉBUT

"Le Programme Culturel de Hockey a débuté en 1972 lorsque Jean Béliveau et le défunt Peter Bronfman ont contacté M. Robert (Bob) Beale, fondateur et Directeur Exécutif du Programme d'Echange d'Etudiants du Canada afin de lui proposer une façon par laquelle le sport du hockey et le Club de Hockey Canadien pourraient coopérer en vue de favoriser l'amitié et une meilleure compréhension entrer nos jeunes francophones et anglophones du Québec.

Suite à une rencontre avec Jean Béliveau et Peter Bronfman, Bob Beale a alors communiqué avec un ami de longue date, Marcel Bonin, ancien joueur de la Ligue Nationale de Hockey (LNH). et ensemble, ils ont imaginé le modus operandi du programme qui permettrait à des équipes de catégories Atome et Pee Wee de participer à des fins de semaine d'éveil culturel dans le but de grandir en se respectant mutuellement. Jean Béliveau a alors indiqué que si le Programme Culturel de Hockey (P.C.H.) était créé afin de promouvoir l'amitié et une meilleure communication entre les jeunes, il devenait essentiel à ses yeux d'éliminer tout l'aspect compétitif du hockey et que le facteur gagnant ou perdant n'ait plus aucune importance; ainsi, les gardiens pourraient changer d'équipes, les entraîneurs de bancs et les joueurs de chandails et les pointages ne seraient pas comptés afin que chacun puisse profiter d'une fin de semaine amicale et amusante.

La suggestion de Jean Béliveau s'est donc avérée le facteur clé dans nos efforts pour offrir à nos jeunes l'expérience culturelle la plus enrichissante qui soit et dont ils se souviendraient longtemps.

Afin de rendre la journée au Forum de Montréal encore plus excitante, MM. Beale et Bonin ont préparé un concours d'habileté pour les jeunes dont les gagnants se verraient remettre un trophée de l'Ecole de Hockey Pro-Am. Les équipes en visite arrivaient à Montréal le vendredi après-midi et étaient accueillies par leurs hôtes, parents et joueurs, pour une réception; chaque visiteur était présenté à son partenaire et des activités diverses avaient lieu en soirée (natation, basketball, bowling, etc.). Le samedi matin, des autobus conduisaient les jeunes au Forum de Montréal afin d'assister à la pratique de leurs héros, prendre des photos, obtenir des autographes, etc. Les jeunes pouvaient, par la suite, observer l'entraînement de l'équipe en visite ce soir-là et souvent, des joueurs professionnels consentaient à venir saluer les jeunes dans leurs vestiaires. Le rêve d'une vie se concrétisait: pour la toute première fois, ces jeunes avaient l'occasion de patiner sur une patinoire de la L.N.H. et on pouvait observer sur leurs visages l'excitation et l'enthousiasme alors qu'ils contournaient le P.C.H. du centre de la glace devant des parents remplis de fierté. Comme le mentionnait à un journaliste un joueur actif de la L.N.H.: "Vous savez, la première fois où j'ai patiné sur la glace du Forum, je n'avais que 8 ans et j'avais participé au Programme Culturel de Hockey que parrainait Jéan Béliveau. Vous pouvez bien imaginer comment je me sentais: moi sur la même patinoire que foulaient les Rocket Richard et les Jean Béliveau. Je regardais toutes les bannières de la coupe Stanley suspendues au plafond et dès cet instant, j'ai rêvé de devenir l'un d'eux et m'y voici aujourd'hui. Tu sais, lorsque tu es un enfant, tu ne réalises pas toujours ta chance." - Luc Robitaille. Plusieurs autres joueurs actifs ou retraités de la L.N.H. ont eu la même opportunité que Luc Robitaille puisque plus de 31,000 jeunes du Québec ont participé au Programme Culturel de Hockey sur une période de 20 ans, jusqu'en 1992. Les parents des joueurs, tant francophones qu'anglophones, ont fait parvenir des milliers de lettres à Jean Béliveau, Ronald Corey, Bob Beale et au personnel et aux directeurs du P.C.H. les remerciant pour les valeurs culturelles qu'avaient acquises leurs jeunes lors de ces échanges. Lorsque Jean Béliveau a pris sa retraite en 1992, le P.C.H. s'est terminé, au grand déplaisir de milliers de jeunes hockeyeurs qui avaient entendu parler de ce programme par des amis de leur district qui y avaient été impliqués; ces jeunes n'auraient pas la possibilité de participer au P.C.H. et des centaines de lettres et d'appels téléphoniques ont été reçus aux bureaux du programme demandant de continuer malgré tout.

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